BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

samedi 9 mai 2015

“Au moment où le printemps commence à poindre, Venise est la destination traditionnelle et aussi celle où va mon amour le plus sincère (le seul endroit sur Terre que j’aime)”, Friedrich Nietzsche à Franz Overbeck, Nice, le 24 mars 1887.




Mon bonheur !” (Gai savoir) :

Je revois les pigeons de Saint-Marc :
La place est silencieuse, le matin s’y repose.
Dans la douce fraîcheur indolemment j’envoie mes chants,
Comme un essaim de colombes dans l’azur
     Et les rappelle des hauteurs,
Encore une rime que j’accroche au plumage
     — mon bonheur ! mon bonheur !

Calme voûte du ciel, bleu-clair et de soie,
Tu planes protectrice sur l’édifice multicolore
Que j’aime — que dis-je ? — que je crains et
envie
Comme je serais heureux de lui vider son âme !
     La rendrais-je jamais ? —
Non, n’en parlons pas, pâture merveilleuse du regard !
     — mon bonheur ! mon bonheur !

F. Nietzsche